feuille noire ♛

feuille noire est un jeune mâle de seulement quatorze lunes, irrémédiablement ancré dans la fameuse phase qu'est la croissance. son corps n'a pas terminé de se développer qu'il est déjà étonnamment grand pour un jeunot, surpassant parfois d'autres de par son imposante stature. sa musculature est fine et perceptible mais pas encore tout à fait accrue — son pelage est unicolore, semblable à la couleur des ramures d'un chêne : une fourrure brune oscillant entre le foncé et le clair, hachurée de striures d'autant plus sombres. ses grands yeux verts d'émeraude où tournoient une habituelle volute abstraite, imprégnée de détermination, contrastent subtilement avec son port de tête altier et hâlé — ces yeux qui noieraient inéluctablement quiconque oserait s'y aventurer. sa démarche est droite et assurée, ses pas transpirent une détermination aveugle et sa queue fouette tantôt silencieusement tantôt énergiquement l'air. pas de doute qu'on saurait le reconnaître en toute circonstance.

★ Qualités : plein d'abnégation ─ persévérant ─ courageux ─ déterminé ─ travailleur
★ Défauts : parfois impulsif — borné ─ têtu ─ souvent impétueux, imprudent

Ici ton caractère en 5 lignes minimum.

j'ai vu ma mère se faire décapiter net, se faire sectionner durement les membres, et puis la nuque, et puis les pattes — se faire massacrer, passer à tabac, estropier sans aucune pitié, sans aucune émotion. le sang ruisselait abondamment et je me souviens ne pas avoir pu détacher mes yeux de l'affreuse scène que m'offrait l'injustice en personne, pourtant je ne hurlais pas, je ne criais pas et ne laissais aucun signe de mon ébranlement. j'étais choqué, mortifié — vous savez, quand vous ressentez l'immense envie de hurler à la mort mais que vous ne vous rendez compte que trop tard que vous avez le souffle coupé, que vos cordes vocales refusent de coopérer. que votre coeur fait le travail à votre place, — ici, là, où vous ressentez alors les plus fortes émotions de votre vie en voyant le spectacle sanglant, droit devant vous. alors j'ai continué de regarder, j'ai continué d'observer dans un silence discordant les prémices de mon dessein futur. j'ai tout fait pour marquer, imprégner, insuffler chaque parcelle de cette vision macabre dans mon esprit, sous mes paupières, afin de toujours m'en souvenir et de ne plus jamais oublier ce jour.
ce jour où il a plu cette averse de sang. ce jour où j'ai ouvert les yeux sur ce carnage, et les ai fermés sur l'être insignifiant que j'avais été, avant cette fameuse illumination.

la suite arrive  

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